Différence de texture, différence de nature?

Le gazon est le titre d'un des lieux communs de Serge Bouchard et de Bernard Arcan, anthropologues québécois. La pelouse est une marque du passage des Hommes, nous avons policé cette parcelle de nature verdoyante jusqu'à ne plus avoir un brin ni plus long ni plus vert que les autres. «En d'autres termes, le gigantesque effort de civilisation se résume à cet objectif unique: pouvoir déjeûner sur l'herbe sans crainte de vous y enfoncer, sans déchirer votre crinoline, sans même avoir à défendre la propriété de votre sandwich au pâté contre la convoitise d'un grizzly mal léché. L'être qui jadis chassait l'aurochs et l'éléphant n'a plus rien à combattre aujourd'hui, sinon les colonies de fourmis.» La guimauve pour sa part exprime aussi la même tension nature/culture. La petite fleur mauve n'est plus la première chose venant à l'esprit de plusieurs en disant «guimauve». C'est la pâte molle, blanche, sucrée et ouatée qui occupe soudainement tout notre esprit. Comme quoi, nous, les humains, sommes capables de beaucoup de choses!

vendredi 10 novembre 2006

Parfois ça colle et d'autres fois pas.

Autour d'un feu de camp, entre amis, vient toujours un moment opportun à la sortie d'un sac de bon gros marshmallows d'une blancheur dodue. Somptueux snack de fin de soirée, chacun a sa façon de l'apprêter: lui mettre le feu pour 5, 10 ou 52 secondes, le laisser braiser lentement en humant les arômes vanillés, ou encore le refaire cuire et le faire recuire en ne mangeant à chaque fois que la croûte noire,...

Cependant, il arrive que la guimauve tombe. Selon son degré de cuisson, elle se recouvrira de brindilles ou non. Comme la maxime populaire nous l'enseigne: guimauve crue n'amasse pas mousse. Si elle fait splouch! dans le gazon, elle sera probablement indigeste. Si elle rebondi comme une boule de ouate sur un coussin de satin, peut-être on peut la faire cuire à nouveau.

Tout dépend de la témérité de celui ou celle qui la mange. Mais, dans tous les cas, je serais porté à dire qu'une guimauve remplie de brindilles vert pelouse ne plaîrait pas à beaucoup d'entre nous.

«Ou nous emmène-t-il avec ses guimauves?» me demanderez-vous. Je ne peux pas répondre à cette question, une seule chose que je puisse dire à ce sujet, c'est que je ne fétichise sur aucune pelouze verdoyante, ni aucun marshmallow laiteux. Ce sont les deux premier items qui me sont venus à l'esprit en créant un compte pour ce blog.

Mais avouez que la métaphore peut s'en aller dans différentes directions. Le jumelage du vert et du blanc, les textures «brûlures de guimauves» et «chaos chlorophyllien» donc un point de vu esthétique sur le monde. Colle ou colle pas? Ce qui plaît et déplaît. La musique, l'art, les idées qui collent. Le partage de la guimauve et l'esprit communautaire qui en émerge. Les mots pour enjoliver ou pour aplanir les reliefs de nos existences: les marshma-mots et la langue de bois. Mellow ou sec, sucré ou végé, nature/culture ?!? Avez-vous ouvert le dictionnaire dernièrement à l'entrée «guimauve»? Vous pourriez rester surpris!

Je me laisse guider par cette nouvelle expérience de bloggeur,
mais comptez sur moi, je ne me laisserai pas avoir par les guimauves, pas plus que par les guignols ou les guili-guili. Les sujets pourront être de nature très variée, je ne ferme aucune porte. J'aborderai des sujets en lien avec mes intérêts personnels qui s'étendent aux productions humaines en général. Pour une liste plus détaillée de mes intérêts vous pouvez toujours consulter mon profil ou attendre pour voir quelle forme prendra Gazon et guimauve.

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